La Marseillaise, ce n’est pas qu’un chant de guerre, celui de l’Armée du Rhin. Ce n’est pas qu’un chant patriotique : entonné, puis proscrit, puis repris, selon les régimes ; toute une histoire, jusqu’au statut d’Hymne national, mais depuis 1879 seulement, si l’on excepte la parenthèse de Vichy. Ce n’est pas qu’un hymne français, tant la Marseillaise a été entonnée par des révolutionnaires, des révoltés, des républicains, sur tous les continents. Ce n’est pas qu’un chant, celui que nous connaissons, mais une pièce musicale orchestrée par divers compositeurs, un thème inséré dans de multiples compositions.

Ce n’est pas qu’une musique, mais aussi le sujet d’un nombre considérable de peintures, de gravures, de dessins, de parodies, de caricatures. Des sculptures aussi, entre Rude et Rodin. Des interprètes, de Rachel à Jessye Norman. Des films, depuis Henri Desfontaines et Jean Renoir. Et des affiches, et des graffitis…

Tout cela était déroulé sous les yeux et dans les oreilles des visiteurs de la somptueuse exposition éponyme proposée, entre Vizille et Marseille, par le Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg, et qui vient de s’achever. Ce 15 février 2022, pour un groupe de membres et d’amis de l’Académie rhénane, cette découverte a été plus riche encore. Car notre Collègue Mathieu Schneider, professeur de musicologie et Vice-président de l’Unistra, est l’un des concepteurs de ce parcours émaillé de bornes interactives et de postes d’audition. Et c’est lui qui nous a ouvert gratuitement les portes du Musée, et guidés pendant près de deux heures parmi ces toutes ces œuvres, tous ces documents, en un cheminement captivant où se combinaient les anecdotes, son enthousiasme et son érudition.

Pour tous les participants de cette expérience privilégiée, grâce à Mathieu Schneider, la Marseillaise est désormais plus qu’un symbole français : un rayonnement bien au-delà de nos frontières, une référence et une inspiration pour bien des peuples, une généreuse ouverture au monde.